Historique et principes

La genèse du projet

Nos premières réflexions remontent à tout début 2017, partant d’une constatation : un certain nombre d’habitants de Nocé ne parviennent pas à consommer des fruits et légumes de qualité, les raisons pouvant d’ailleurs être de différentes natures : limites financières (prix d’achat des végétaux bios) ou logistiques (pas de jardin ou d’outils  à disposition), méconnaissance ou manque d’assurance (sur les techniques de jardinage, les propriétés des plantes ou les méthodes de préparation culinaire des ingrédients), manque de temps, handicaps physiques.

Parallèlement, un groupe « Permaculture » fondé il y a quelques années au sein d’ Eco-Pertica avait mis en évidence l’intérêt de pouvoir disposer :

  • d’un terrain d’expérimentations pratiques et collectives des savoir-faire découverts lors de visites réalisées par le groupe dans des jardins organisés et exploités selon des principes « permaculturels »
  • d’une vitrine accessible à tous afin de répondre à une demande externe au groupe : que soient réalisées in vivo, sous forme d’ateliers pratiques, les techniques de permaculture présentées en 2016 et 2017 lors de conférences publiques.

Le démarrage

Le projet a été construit à partir de janvier 2017 en collaboration entre le Secours Catholique et le Groupe Permaculture,  avec l’appui constant de la Municipalité de Perche-en-Nocé, qui a  mis à notre disposition le terrain aujourd’hui exploité par l’association. Le 5 avril 2017, un site a été retenu : une grande pièce de terre longeant le ruisseau Monthorin, à deux cent mètres en amont de sa confluence avec l’Erre, sur le chemin menant au Moulin de la Ferrière.

Le 17 mai démarrait officiellement l’exploitation de ce jardin. Depuis cette date, les volontaires se réunissent chaque mercredi après-midi à 14h30, quel que soit la « météo ». En période de sécheresse, plusieurs volontaires se relaient les autres jours de la semaine pour arroser les plantations les plus exigeantes, tout en cherchant à économiser cette denrée précieuse (les techniques de jardinage appliquées favorisent cette gestion économique de l’eau). Les participants sont en moyenne une dizaine chaque semaine, chiffre auquel il faut ajouter des enfants très actifs dans leur demande de participation,

La Mairie, qui a signé avec nous une charte de fonctionnement le 14 juin 2017, lors de notre Assemblée Générale constitutive,  a été dés le départ très constructive en nous proposant plusieurs solutions , en nous prêtant du matériel, en mettant une salle de réunion à notre disposition et en faisant participer les employés municipaux à une partie de l’entretien du terrain choisi

Les finalités de notre projet

Les 4 axes prioritaires de notre projet sont les suivants :

  • Les deux objectifs initiaux :
    • permettre l’accès pour tous, quelle que soit sa situation et ses contraintes personnelles, à des légumes et fruits frais et de qualité,
    • constituer une terrain d’expérimentation en matière de Permaculture, pour mettre en application les découvertes et faire connaître les principes de cet art de vivre
  • deux objectifs complémentaires sont très vite apparus :
    • favoriser l’évolution progressive des familles vers une alimentation plus éthique et meilleure pour la santé,
    • constituer une dynamique humaine, basée sur l’intergénérationnel, sur les relations transversales aux catégories sociales, sur la solidarité, sur la complémentarité née des différences, sur l’enrichissement des savoirs.

Les principes qui régissent notre projet

Une organisation horizontale

L’association est organisée de façon horizontale, avec un bureau collégial pour prendre les décisions urgentes et administratives mais sans aucune hiérarchie :

  • Ni Président, ni Trésorier, ni Secrétaire mais 3 Représentants Légaux destinés simplement à répondre aux exigences légales et administratives,
  • Il y a 9 membres du Bureau Collégial, sans voix prééminentes, mais les réunions où sont prises les décisions importantes se tiennent selon une configuration élargie (invitation de tous les membres de l’Association).

Bien entendu, cette organisation n’exclut pas une structuration avec des animateurs (finances, administration et comptabilité, communication, techniques de jardinage, etc.).

La Permaculture

De nombreux ouvrages traitent largement de ce sujet (cf. bibliographie). Nous ne citerons donc ici que quelques orientations :

  • L’utilisation de techniques le plus possible respectueuses de l’environnement, en cherchant notamment à imiter les organisations spontanées de la nature, telles qu’elles peuvent se dérouler dans un milieu préservé de la main de l’homme,
  • La recherche de performance dans les rendements, afin d’aider à la prise de conscience collective qu’une agriculture saine peut nourrir notre planète à condition d’adopter les méthodes adéquates,
  • Afin de répondre en même temps à ces deux premières orientations, mise en œuvre de deux principes  complémentaires :
    • la pratique d’une culture totalement biologique, indépendamment et souvent au delà des règles administratives fixant les limites aux labels européen et français,
    • et l’intervention de l’homme au minimum de ce qui est nécessaire pour répondre aux exigences de performance,
  • Le respect d’autrui, en acceptant par exemple que chacun ait des besoins propres en fonction de son mode de vie (« à chacun sa permaculture ») et qu’il ait un niveau de compréhension différente de la démarche en fonction de son histoire et de ses expériences,
  • Le respect de soi-même, en choisissant des techniques préservant au mieux l’intégrité physique et en élaborant un cadre qui favorise le bien-être et la plénitude de chacun,
  • Le tâtonnement expérimental, en acceptant nos limites et en cherchant à découvrir, améliorer, comparer, revenir sur des certitudes, etc.
  • La recherche d’un meilleur accès possible à « la sobriété heureuse », en organisant la lutte contre le gaspillage, le recyclage, la gestion des déchets, l’auto-construction, les chantiers collectifs, etc.
  • La culture du « beau » et de « l’instructif», en recherchant une forme d’esthétisme (par exemple avec une intégration de plantes florales) et du culturel (par exemple en expliquant les propriétés et exigences de chaque plante) dans la conception du jardin.

Le sociétal et le culturel

L’ambition de l’association dans ce domaine est très importante même si, s’agissant de domaines touchant à l’être humain, il se peut que l’évolution soit très lente…

Les axes de développement  sont de diverses natures :

  • Construire, à côté de la propriété individuelle à laquelle chacun est légitimement attaché, un espace public collectif où tout le monde est acteur (producteur et/ou récoltant) sans qu’il n’ait d’autre limite que celle de respecter autrui et d’être dans l’écoute bienveillante de ses besoins ou de ses difficultés,
  • Initier, en liaison avec les autres mouvements associatifs, un lieu de rencontre et de partage le plus large possible, qui puisse réunir toutes les populations, donner le goût du collectif et réaffirmer la supériorité des actions collectives sur le repli individuel,
  • Engager des actions évènementielles, afin de participer à la dynamique de la commune et attirer des populations a priori peu intéressées par la Permaculture vers notre jardin et en faire un véritable pôle d’attraction et de visites dominicales,
  • Participer à des actions de sensibilisation de la population à des grands sujets de sociétés ayant un rapport avec l’éco-vivre (agriculture biologique, consommation responsable, économies d’énergie, etc.).